L'avenir de l'entrepreneuriat en Afrique: vers la necessite d'accelerer les processus

Thème : « L’Afrique de mes rêves »

Sujet : « l’avenir de l’entrepreneuriat »

« La jeunesse est un atout que les dirigeants des pays africains n’utilisent pas encore à bon escient ». Qu’il me soit permis d’emprunter cette précédente phrase qui sonne et tonne comme un vivace plaidoyer qui nous interpelle tous africains que nous sommes à l’action et à la construction de notre continent. Il est indéniable aujourd’hui que l’Afrique est au cœur du monde, que l’Afrique regorge des potentialités incommensurables qui fait d’elle un sujet de grande convoitise de par le monde. Les experts sont même formels sur la question à savoir que l’Afrique est le continent de l’avenir. Mais jusqu’à ce niveau les questions qui reviennent sempiternellement pour se poser avec acuité demeurent toujours celles de savoir : comment s’y prendre pour parvenir à cette prospérité ? Comment capitaliser de façon optimale nos ressources internes ? Comment développer un tissu économique fort gage de développement social ? 
    On a coutume de dire ici chez nous en Afrique même si dans des élans démagogiques et propagandistes que  « la jeunesse est le fer de lance de la nation ».  Les études démographiques de divers pays révèlent alors une forte majorité de jeunes mais force est de constaté que ces jeunes ne sont pas toujours représentés dans les strates importantes où se décident l’avenir, l’avenir qui leur appartient. Franz Fanon disait alors que chaque génération était dotée d’une mission existentielle qu’elle pouvait soit remplir soit trahir.

Des jeunes Africains de plus en plus conscients des défis et des enjeux du continent
On a pu observer depuis quelques années déjà et ceci sur l’ensemble du continent une jeunesse qui de plus en plus questionne, critique, refuse le fatalisme et le statu quo dans lequel on l’a longtemps muselé et endormi. Cette vague de conscientisation tout azimut parfois couronnée par des revendications extrêmes comme on a pu l’observer dans certains pays peut trouver explication dans la mal gouvernance, les injustices sociales, le désir de liberté, d’autonomisation, de réalisation de soi et aussi et surtout l’envie d’exister, d’être respecté, de conquérir, de nous prouver à nous même que nous avons des compétences à faire valoir à la place monde et enfin prouver au reste du monde que nous pouvons apporter des réponses aux problèmes existentielles de l’humanité. Parvenir à un tel panorama nécessite de grands efforts et nous en sommes conscient. Il faut donc batailler sur divers fronts à savoir : mieux former les jeunes, améliorer les systèmes de gouvernance et assainir les finances publiques, autonomiser les femmes ici et là pour une participation accrue et optimale, promouvoir la justice sociale, encourager les jeunes et les accompagner vers l’entrepreneuriat etc. 

       L’avenir de l’Afrique dépend de sa capacité à entreprendre et à innover

S’il reste constant que les défis qui interpellent l’Afrique aujourd’hui sont assez nombreux, il n’en demeure pas moins que celui relatif à l’entrepreneuriat et donc au développement économique revêt une importance particulière en raison du poids de la puissance économique qui en réalité a pour excroissance la puissance politique, sociale voire culturelle. En effet, on peut aisément se rendre compte aujourd’hui que les Etats qui trônent sur le monde et imposent leur diktat sont les Etats les plus forts économiquement (Etats-Unis, Chine, Russie etc.) Par ailleurs les l’échec des systèmes économiques classiques sous tendu par l’incapacité désormais des Etats et des entreprises privées à résorber le chômage a conduit les économies nationales peu à peu vers une économie de type entrepreneuriale. L’Afrique doit donc entreprendre et surtout entreprendre à outrance pour rattraper des siècles de retard économiques et entrepreneuriaux. 
Si ici et là on peut déplorer le mauvais climat des affaires (environnement instable, législation contraignante, fiscalité asphyxiante, instabilité politique et sociale etc,) il faut aussi célébrer les jeunes africains pionniers, courageux qui ont décidé d’oser, d’innover et d’entreprendre et parfois dans des domaines qu’on croyait jusque-là inaccessible dans l’environnement. On peut dire aujourd’hui et sans risque de se tromper que l’Afrique de par sa jeunesse volontaire et ambitieuse a pris le bon pouls.
Cette dernière décennie on a assisté de la part des jeunes à des créations d’entreprises innovantes, start-up, des industries agro-alimentaire et technologique visant le marché mondial. Même s’il est cependant vrai qu’il faut tout d’abord satisfaire les marchés locaux il reste aussi important de ratisser large et de ne pas se fixer des limites car l’occident ne nous fera pas de cadeau dans cette guerre économique qui semble aujourd’hui plus que jamais se réactualiser ; et comme le dit le jeune de 24 ans William Elong PDG  de Drone Africa au Cameroun mon pays : « le monde appartient à ceux qui rêvent trop ». Les Jeunes en Afrique doivent rêver, inventer des solutions innovantes comme le cardio pad de Arthur Zang qui est sollicité de par le monde, les produits africains doivent inonder les marchés européen et même asiatique comme le font déjà des industrielles NT Food de Thierry Nyamen ou encore ceux de Pougala. Ces quelques exemples nous laissent penser qu’il y a matière à espérer et à croire en une jeunesse Africaine forte et consciente, responsable, travailleuse et prête à relever les défis qui nous interpellent. Il semble donc que cette fois l’Afrique soit plutôt « bien partie ». Il faut cependant non seulement consolider ces acquis mais également les renchérir pour des performances encore plus poussées.
En effet, des recherches et des observations de différents circuits et microcosmes jeunes en Afrique montrent que ce ne sont pas très souvent des idées entrepreneuriales qui manquent mais plutôt les moyens (financiers, matériels et techniques) dans l’environnement pouvant permettre aux jeunes de matérialiser leurs projets entrepreneuriaux. Il faut donc faciliter l’accès au capital pour éviter la fuite et la disparition précoce d’idée et solution innovante. Mieux encore, outiller les jeunes porteurs de projets innovants, créer un cadre idoine (législatif, politique, économique etc) et propice pour le développement des compétences et des industries permettront d’augurer des lendemains meilleurs pour l’entrepreneuriat jeune en Afrique et le développement du continent.